Brice Bula Galo, de la prison à roi de la boxe : "Je reviens de loin"
Le récent champion de Belgique welters a grandi à Manage avant de faire fausse route.
- Publié le 04-01-2019 à 09h16
- Mis à jour le 04-01-2019 à 09h17
Le récent champion de Belgique welters a grandi à Manage avant de faire fausse route. Originaire de Kinshasa, Brice Bula Galo (32 ans) s’est refait une honorabilité grâce au noble art. Une louable résurrection après une post-adolescence désastreuse et payée au prix fort (trois ans derrière les barreaux) une participation à un trafic de mauvaises herbes.
D’un cinglant uppercut, Brice est parvenu à mettre au tapis ce gros moment d’égarement, une sombre tranche de vie nullement éludée lors de notre rencontre au BC Lichtervelde, là où il s’entraîne désormais sous la férule de Filiep Tampere. "Jusqu’à fin février 2020, je suis en liberté conditionnelle, mais j’ai bien retenu la leçon et bien conscient aujourd’hui d’être revenu de loin…"
Grâce à la boxe évidemment. "J’avais commencé à chausser les gants en cachette de mon père", (rires) raconte-t-il, lui qui a grandi à la cité Scailmont à Manage, en compagnie d’un certain Yassine El Ghanassy.
Avant de prendre ses quartiers de l’autre côté de la frontière linguistique en décembre 2017, BBG avait déposé son sac, successivement au BC Buscemi (La Louvière), à l’ABC Borinage (Saint-Ghislain) et au BC Bufi (Le Roeulx). Entre ces différents ports d’attache, une longue éclipse pour les raisons évoquées supra, mais même à l’ombre, Brice n’avait jamais renoncé à passer pro un jour.
Et en décembre dernier , à Ardooie, Brice Bula Galo allait, à force de travail et de ténacité, devenir champion national des welters, face à JP Habimana, jadis compagnon de ring chez Bufi. "Cette victoire, c’est comme une renaissance. Je l’attribue modestement à un mental et à une résistance supérieurs. Mais le plus compliqué arrive. Garder ma ceinture tricolore et faire en sorte d’en décrocher d’autres à un échelon international. En fait, j’aime bien les défis et bosser dur pour ajouter à mon palmarès des victoires significatives. Me faire mal pour me surpasser, on verra ce que ça peut donner. De toute façon, j’ai connu pire…"
Et puis, Filiep Tampere, son coach, est un gage d’autres réussites : "Je m’inspire de son humilité. Il est, de surcroît, un guide exigeant qui veille à ce que je ne fasse pas n’importe quoi."
Prochain combat, le 16 février au Schiervelde à Roulers, face à Ghulian Hussain.
“Une grosse frappe”
Au BC Lichtervelde, Filiep Tampere (le maître des lieux qui se fit aussi un nom en catégorie welters) peut compter sur une auxiliaire de tout premier choix pour gérer ce petit monde avide de martyriser les sacs de frappe et autre punching-balls : Delfine Persoon, championne du monde WBC (poids légers). Une référence pour les débutants, mais aussi pour Bula Galo et son style spectaculaire dont raffole le public flandrien. Un côté showman que n’apprécie pas toujours son coach : “Brice a pour lui un sens aigu de l’anticipation, une excellente clairvoyance en mouvement et une grosse frappe qui fait mal. Ce qu’il peut améliorer ? Son direct du gauche, mais je lui conseille aussi de ne pas abuser de l’esquive sans prendre les précautions nécessaires. Cela pourrait lui jouer de vilains tours…”